Abbaye de Bon-Repos

L'abbaye cistercienne de Bon-Repos, fondée au XIIe siècle, se trouve au bord du canal de Nantes à Brest, à quelques kilomètres du lac de Guerlédan ; elle est surplombée par la forêt de Quénécan et les landes du Liscuis.
Elle est aujourd'hui un lieu de culture avec des expositions, des résidences d'artistes, divers évènements et, bien sûr, le son et lumière qui se déroule tous les étés sur le site et retrace l'histoire de l'édifice.

L'Abbaye de Bon-repos : un peu d'histoire

La Légende

L’histoire de cette abbaye commence par une légende. Alors qu’il chasse dans la vallée du Blavet, Alain III, vicomte de Rohan décide de faire une halte afin de se reposer. C’est dans son sommeil que lui apparaît la Vierge. Cette dernière lui montre un majestueux monastère qui s’élève à ses côtés. Dans l’église abbatiale reposent les membres défunts de sa famille, les Rohan. A son réveil, le vicomte décide de faire bâtir une abbaye à l’endroit même de cette vision.

Fondation

L’abbaye de Bon-Repos est fondée le 23 juin 1184, sous le nom de « Sancte Maria de Bona Requie » (Sainte Marie de Bon-Repos), par Alain III de Rohan et son épouse Constance de Bretagne au cœur de la forêt de Quénécan. Conformément à la tradition cistercienne, un « conventus », c’est-à-dire un abbé accompagné de 12 moines, arrive en Centre Bretagne. La règle de Saint Benoît respecte notamment les vœux de silence et de pauvreté.

Au fil des siècles

En construisant l’abbaye de Bon-Repos, les Rohan souhaitent montrer leur puissance. Alain de Rohan donne, en effet, aux moines, six domaines ruraux, la libre disposition du Blavet et de ses pêcheries. L’abbaye dispose ainsi à la fin du Moyen-Âge du droit de haute justice, possède juridiction, prison, sénéchal, notaires, sceau et mesures. On s’éloigne donc de la règle de saint Benoît que les moines cisterciens doivent suivre.

L’abbaye est très riche et prospère pendant de nombreuses années. Elle devient abbaye royale de France lorsqu’Anne de Bretagne épouse le roi Charles VIII. Le régime de la commende est alors mis en place : un abbé commendataire est nommé par le roi de France pour diriger l’abbaye. Jusqu’à présent les moines élisaient leur propre abbé. Cette prospérité, parfois troublée par quelques périodes de crise, prend fin avec la Révolution.

Destructions révolutionnaires

La fin de la vie monastique de l’abbaye est provoquée par la fuite vers l’Angleterre des quatre derniers moines pendant la Révolution française. Deux des moines de l’abbaye sont devenus prêtres de paroisses environnantes. L’abbaye est rachetée comme bien national par Julien Le Bris, un tisserand révolutionnaire, maire de Rostrenen. Elle est ensuite pillée par les chouans en 1796 et finit par tomber en désuétude jusqu’à devenir une carrière de pierre. En effet, la fille de Julien Le Bris va décider, au vu de l’état des bâtiments, de vendre les pierres pour la modique somme d’« un franc la charretée ».

Depuis le 5 janvier 1940, l’abbaye est inscrite dans l’inventaire des monuments historiques.
Les dépendances et les vestiges environnants ont été à leur tour inscrits monuments historiques le 23 février 1990.

Le renouveau de l’abbaye

En 1986, une poignée de passionnés fonde l’association des compagnons de l’Abbaye de Bon-Repos. Leur volonté est de restaurer l’abbaye et lui redonner sa place culturelle en centre Bretagne. Ils ont œuvré pendant de nombreuses années à la restauration du monument.

La restauration

Bénévoles de l’Association des Compagnons de l’Abbaye de Bon Repos

Les premiers travaux de nettoyage et de déblaiement sont effectués en 1986 par des locaux mais aussi des scouts, des chantiers de jeunes et l’association Breizh Santel.

Cet élan initial, si prometteur, trouve très vite une récompense méritée, en 1988, par la remise du second prix de « Chefs-d’œuvre en péril ».

Après l’étude de faisabilité de Charles Perrot (architecte des bâtiments de France), d’importants travaux sont initiés dès 1989-1990 grâce aux financements apportés par l’Europe, l’Etat, la Région, le Département, la Communauté de Communes Kreiz-Breizh (CCKB) et l’association des Compagnons de l’abbaye de Bon-Repos, à hauteur de plus de 3 millions d’euros.

Des travaux d’entretien sont également régulièrement réalisés : réfection du linteau de porte de la cuisine et des allèges de fenêtres, cristallisation des ruines de l’abbatiale…

Depuis les années 2010, de nombreux travaux ont été effectués : aménagement d’une salle d’étage pour des besoins pédagogiques, restitution du sol de l’ancienne cuisine avec des dalles de schiste et réfection des murets intérieurs du cloître, aménagement des sols des salles d’étages, mise en éclairage du cloître, aménagement des combles en 2014 pour en permettre l’accès au public…

Changement de propriétaire

En septembre 2014, l’abbaye de Bon-Repos et son domaine (une trentaine d’hectares aux alentours) sont devenus propriétés du Conseil Départemental des Côtes d’Armor (jusque-là propriété de la famille Lecour Grandmaison). D’autres travaux continuent à être initiés, comme la reprise de maçonnerie sur le grand mur Nord. En 2016, c’est le pigeonnier et une partie de l’enclos monastique qui ont été cristallisés.

Auteur : Pauline Duclos

Correcteurs : Ophélie Chauvin, Gaël Le Du, Hélène Penloup

Master Patrimoine de l’Université de Lorient

 

Les Compagnons de l'Abbaye et Racines d'Argoat

Un soir de 1986, un groupe d’amis passe devant l’abbaye de Bon-Repos en ruine et menaçant de s’écrouler. Ils décident de commencer un immense chantier de nettoyage et restauration dès le lendemain. C’est le début de Bon-Repos. Au cours de cette même année, ils créent l’association des «Compagnons de l’Abbaye de Bon Repos» destinée à la restauration du monument.

Très rapidement, une idée de son et lumière émerge et semble prendre forme dans la volonté d’animer et de dynamiser le site de l’abbaye. Pour mettre en oeuvre ce spectacle, l’association «Son et Lumière de l’Abbaye de Bon Repos» est créée en 1988. D’une durée de 20 minutes et mettant en scène une quarantaine de bénévoles, ce premier spectacle attire alors 1200 personnes.

En 1993, cette association devient Racines d’Argoat (Rencontres Associatives et Culturelles d’INtérêt Economique et Social d’Argoat). Elle a pour objet de valoriser le territoire d’Argoat, de rassembler les personnes et de favoriser les rencontres à travers la mise en oeuvre de spectacles vivants, dont le son et lumière, et, plus largement, d’animations artistiques et culturelles portant un intérêt économique et social pour le territoire.

Vous en apprendrez plus sur cette grande aventure en visitant le site de Racines d’Argoat (bouton en bas de page). 

Quelle année exceptionnelle ! Pour la première fois en 35 ans d’histoire, nous avons joué à guichet fermé sur 6 dates ! Et nous avons pulvérisé le record de fréquentation pour atteindre les 16 144 spectateurs sur une saison ! Nous avons refusé tellement de monde que nous aurions probablement pu remplir une 7e date, peut-être une 8e qui sait ! Du côté du village, ce sont 56 fûts de bière qui ont été consommés, 480 kg de saucisses, 60 kg de merguez, 3300 galettes…

Alors oui, il y a certainement eu un effet Covid. Ces deux ans d’absences ont donné soif de sorties au public, soif de soirées, d’animations, de spectacles. Le beau temps était avec nous également. Mais ce n’est pas la seule explication. Non. Cela fait bien neuf ou dix ans que la fréquentation ne cesse d’augmenter, année après année. Il fallait bien que nous atteignions un jour le haut de la colline ! Cela n’est pas arrivé par hasard. C’est la qualité de notre travail qui est reconnue, que cela soit celui des bénévoles ou des salariés ! Les spectateurs retiendront que, désormais, il faut s’y prendre longtemps à l’avance pour profiter du Son et Lumière de Bon-Repos !

Nous étions 445 bénévoles cette année, dont 295 figurants. C’est moins que d’habitude, mais nous pouvons raisonnablement espérer un retour à la normale d’ici deux ou trois ans. Savez-vous combien de bénévoles êtes-vous à Bon Repos sur Blavet ? La réponse : 74 ! Et si on ajoute Gouarec et Plélauff, cela fait 110 ! Merci à vous, sans qui rien ne serait possible. Merci également à la municipalité pour son soutien.

Pour les mois à venir, quelques challenges nous attendent. Une nouvelle scène médiévale viendra remplacer les actuelles scènes du marché et de la chevalerie. Nous allons devoir déménager notre local à costumes. Et il va falloir se pencher sérieusement sur l’état déplorable de nos gradins. Nous aurons encore besoin de vous tous !
Abbaye de Bon-Repos
Saint-Gelven
22570 Bon Repos Sur Blavet
Tel : 02 96 24 82 20